Quand sonne l’heure du changement
Qu’on les décide ou qu’ils s’imposent à nous, les changements font partie de nos vies et racontent notre histoire. Qu’est-ce que le changement ? Comment l’aborder quand il survient ? A quel moment le décider et surtout, comment le réussir ?
Il y a trois niveaux de changements. Le premier est le temps qui passe : hier n’est pas le même jour qu’aujourd’hui et demain sera différent. Ce mouvement régulier chargé d’imperceptibles modifications nous laisse croire que rien ne bouge. Et pourtant, tout se transforme déjà, de la plus petite de nos cellules à la place de notre galaxie dans l’univers. Lorsque nous sommes satisfaits de nos réalités, il s’agit d’en profiter pleinement, sans tomber dans l’illusion d’un bonheur figé.
Le second niveau implique des changements beaucoup plus perceptibles et concrets : un nouveau projet professionnel, un mariage, un déménagement … Ces changements interviennent lorsque notre réalité ne nous satisfait plus ou à des moments clés de nos vies : une redéfinition de nos buts, une recherche de sens, un nouveau cycle d’existence. Ainsi, vers vingt ans, on démarre sa vie d’adulte et on cherche à assumer son autonomie. La trentaine est propice à l’engagement, amoureux, professionnel… A quarante, le milieu de vie, on réévalue ses choix et on réaffirme ses valeurs. A cinquante ans, on cherche à mettre plus de qualité dans sa vie, plus de confort, de plaisirs, plus de temps pour soi. A soixante, on a soif de renouveau et de transmission …
Tout processus de changement commence par un désengagement de la situation présente concernée : fermer une porte pour en ouvrir une nouvelle. Ce désengagement ne se fait pas sans résistance car il créé un sentiment d’insécurité, de désorientation, de perte de repère où l’ancien disparaît alors que le nouveau n’est pas encore concret. Cette transition engendre des émotions plus présentes, parfois une perte de confiance en soi. Ne prend-t-on pas un risque ? Par quels moyens concrétiser le projet ? Est-ce que cela va marcher ? Et par où commencer ? En suis-je capable ? Toutes ces questions sans réponses découragent.
Ici le changement se décide et exige une stratégie d’adaptation de nos comportements, de nouvelles habitudes, un autre point de vue. A ce niveau-là, le changement se construit et nécessite un plan précis.
Une des premières choses à faire est d’affiner sa vision de l’avenir désiré, de se fixer des buts, des objectifs clairs. Puis, d’identifier les étapes intermédiaires nécessaires. Le changement se fait pas à pas.
Pour passer de la possibilité du rêve à sa probabilité, les soutiens, les ressources doivent être quantifiées, les besoins aussi. La motivation, moteur de l’action, doit être évaluée, les obstacles, également.
Commence alors à se dessiner dans notre esprit le chemin vers le futur. Puis la vie future est là. Est-elle à la hauteur de nos espoirs ? Se fait-elle le miroir de nos valeurs, de nos aspirations profondes ? Quelles sont nos capacités, nos croyances, nos sentiments dans cette vision ?
Et finalement, dans cette projection encore imaginaire, sommes-nous heureux ?
Et puis il y a le dernier niveau du changement. C’est celui du changement brutal. Souvent imposé, parfois subi ou nécessaire, il génère un renversement des paradigmes individuels : c’est toute notre vision du monde qui change et ce n’est pas un choix. Nous ne pouvons pas tout contrôler. La crise Covid montre qu’il est impossible de se préparer à toutes les réalités possibles. En revanche, nous pouvons renforcer notre capacité d’adaptation par un travail sur soi : mieux connaitre nos émotions, nos besoins, renforcer nos racines pour mieux réagir lorsque survient le déséquilibre. Et investir pleinement le moment présent pour arrêter le temps, un instant.
Amina DEJOUX
Coach en entreprise, Mentor et Consultante-formatrice
